La Police - le Japon Imperial


Organisation
Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des pays occidentaux, la police japonaise est encore une organisation d’état. Dans les années 2010/2020, les corporations japonaises s’inspirèrent du démantélement partiel de l’état américain et de la première vague de privatisations des polices locales pour tenter la même opération dans l’archipel nippon mais le pouvoir impérial considéra que cela nuirait à l’image d’une autorité centrale forte. Les corporations furent d’accord pour admettre qu’il fallait un pouvoir central ferme envers la population qui en même temps ne remettrait pas en cause leur stratégie et le compromis suivant fut adopté : les corporations ne peuvent pas assurer de taches de police en dehors de leur sécurité interne ou de contrats de sécurité passés avec d’autres corporations ou des institutions privées. Dans le cadre de ces contrats, elles bénéficient bien évidemment de tous les accords internationaux et corporatistes y compris (si applicable) de l’extraterritorialité.

La police municipale, régionale ou nationale est exclusivement assurée par l’Etat et les Préfectures bien que partiellement financée  par les corporations. Les corporations versant volontairement des contributions supérieures à celles prévues par la loi pour financer la police se voient accorder des remises significatives au niveau des rares taxes existantes (certaines corporations particulièrement adroites et toutes les japanacorps AAA ont même réussi à faire en sorte que l’Etat soit de cette manière obligé de leur verser de l’argent et elles dégagent ainsi des bénéfices en finançant un service de police qui ne leur appartient pas…).

Comme tous les services de police du monde, les japonais savent se montrer aimables envers ceux qui les financent et ainsi, par le biais de "contributions volontaires" parfaitement légales, les japanacorps ont réussi à faire en sorte non seulement de payer encore moins d’impôts mais surtout de renforcer la bienveillance des autorités à leur égard…

Les Polices Préfectorales

Les services de police sont organisés au niveau préfectoral et il existe 47 préfectures sur le territoire du Japon Impérial. La police préfectorale est placée sous l’autorité d’un commissaire/préfet qui travaille avec le bureau du procureur local. La police japonaise n'a aucune juridiction à l'étranger dans les territoires occupés par le Japon Impérial (Philippines, San Francisco…) ou ce sont des corps de police locaux supervisés par les autorités militaires (ou le gouvernement local, lui-même "conseillé" par les japonais) qui assurent le maintien de l'ordre, avec la "participation bienveillante et désintéressée" du corps des Marines Impériaux…chaque préfecture dispose de toutes les divisions appropriées à une organisation policière : antigang, homicides, stupéfiants, moeurs, protection des personnes, affaires internes, SWAT, etc, etc, etc... plus dans la plupart des cas des groupes spécialisés sur les métahumains ou les étrangers et  chargés d'assister les enquêteurs des autres divisions lorsque leur spécialité est requise... la totalité des effectifs de la police préfectorale nippone avoisine les 270.000 personnes.

L’Agence Nationale de Police (Keisatsuchoo) 

Contrairement à la police américaine fédérale, il n’y a pas de distinction de juridiction au Japon (dans les UCAS, le FBI ne peut agir que dans le cadre de crimes fédéraux) parce que la législation japonaise est la même dans toutes les préfectures et que l’ANP a toujours la préséance sur les autorités locales lorsqu’elle veut s’intéresser à une affaire. Dans les faits, un certain nombre de préfets suffisamment autoritaires et avec les bons appuis se voient poliment sollicités de bien vouloir prêter leur concours à une enquête de l’ANP et certains peuvent même occasionnellement refuser s’ils font ça dans les formes et pas trop souvent. Dans certains cas, l’ANP peut même "déléguer " officieusement ses pouvoirs à un Préfet soit pour éviter de froisser sa susceptibilité, soit au contraire pour le laisser perdre la face dans une enquête locale difficile dont l’ANP maîtrise déjà toutes les subtilités… les Préfets étant sensibles aux désirs des corporations et du Yakuza (incontournables et toujours prêts à "coopérer avec les autorités"), les luttes de pouvoir entre l’ANP et les services préfectoraux sont en fait souvent le reflet de conflits souterrains impliquant les fonctionnaires gouvernementaux, les corporations, la maison impériale, les députés, les ministres et la mafia japonaise. L'ANP ne comporte pas plus de 1500 agents dispersés dans sept bureaux régionaux. Au siècle précédent, elle supervisait également l'institut national de la police scientifique et la Garde Impériale mais cette dernière a été placée sous le contrôle direct de la Maison de l'Empereur lors de la réforme de 2006 et les corporations ne sont pas encore parvenues à changer cela (dans le fond d'ailleurs, elles n'y ont peut-être tout simplement pas grand intérêt). En cas d'alerte nationale ou de crise, Tokyo peut donner à l'ANP l'autorité complète sur la police préfectorale sur tout ou partie du sol japonais. 

Procédures
Au Japon, les services de police n'ont pas le droit de procéder officiellement à des investigations impliquant des agents infiltrés… plus exactement, le système juridique ne reconnaît pas de valeur légale à des informations collectées par le biais d'agents infiltrés. Le meilleur (et souvent le seul) moyen de rendre légales des informations obtenues ainsi (hé oui... il y a quand même des agents infiltrés...) est donc encore d'obtenir des aveux ou des témoignages. Pour ce faire, les policiers japonais ont nettement plus de libertés dans leur façon de traiter les suspects que la plupart des polices occidentales. Un suspect détenu pour interrogatoire peut ainsi demeurer jusqu'à quinze jours dans un commissariat. Il peut faire appel à un avocat mais celui-ci n'a pas le droit d'assister aux interrogatoires, seulement de conseiller son client avant ou après une séance. Pendant ces quinze jours, les policiers peuvent bien évidemment interroger la famille, les relations etc… du suspect, selon les mêmes modalités. La technique policière classique est d'arrêter un individu sous un prétexte quelconque afin de l'interroger sur un délit qu'il est censé avoir commis et ainsi pouvoir le cuisiner pendant deux semaines et obtenir les informations que l'on veut réellement. Si dans l'intervalle le suspect avoue des crimes réels ou supposés, hé bien… il n'y a pas de petits profits, ne.

Les tribunaux japonais sont très vigilants en ce qui concerne les violences physiques, l'utilisation de magie ou de drogues pendant les interrogatoires mais ils se moquent pas mal des pressions psychologiques exercées sur un suspect ou ses proches. L'essentiel est bien évidemment que l'on trouve un coupable qui avoue un crime. Cela ne veut pas dire qu'il s'agisse toujours d'un coupable "désigné d'office" mais le cas est plus qu'occasionnel. Officiellement, l'ANP réprouve ce genre de pratiques mais dans certaines enquêtes "délicates", il peut arriver que…

Traditionnellement, les membres du Yakuza ont d'ailleurs souvent l'occasion de se "sacrifier" en avouant des crimes ou délits mineurs afin de protéger leurs supérieurs ou de faire du donnant-donnant avec les autorités ("vous oubliez le meurtre de Mr Ito et nous vous donnons l'incendiaire des bureaux de la corporation Taka") et tout le monde y trouve son compte : la police résout des crimes qui étaient insolubles, l'auteur d'un autre crime sans rapport est tranquille et les sympathiques individus tatoués qui vont derrière les barreaux (souvent volontairement et parfois sans être coupables) gagnent un peu plus de respect dans leur clan et sont assurés de toucher quelques paquets de nuyens à leur sortie de prison en témoignage d'estime et en remerciement pour leur loyauté…

Evidemment, quelques décennies d'occupation américaine et l'érosion des valeurs traditionnelles de la fin du vingtième siècle sont passés par là et malgré la reprise en main sévère du pouvoir central, il y a quand même quelques "cowboys" incorruptibles dans les rangs de la police….

Comme on peut également le supposer, la situation est bien plus sinistre lorsque le suspect interpellé est dépourvu de matricule SIN et plus particulièrement s'il est métahumain. Il y a parfois des arrestations qui tournent à la boucherie et durant les enquêtes ultérieures, on découvre des armes dans les mains des criminels alors qu'ils n'en avaient pas durant l'opération et ainsi de suite… quand aux séances d'interrogatoire…


Classification des Zones Urbaines
Au regard de la loi japonaise, ce classement est découpé en trois catégories distinctes :
-          Zones Blanches : l'équivalent des secteurs AAA, AA, A et B de l'échelle de la Lone Star
-          Zones Grises : les secteurs classés C ou D sur l'échelle Lone Star
-          Zones Noires : les secteur E et Z

Au japon, moins de 20 % des zones urbaines sont classées Grises et moins de 9% sont classées noires. Si on mets de coté les ghettos métahumains ou immigrés, ces zones (en particulier les zones noires) sont la plupart du temps totalement inexploitables (anciennes décharges, sites d'accidents industriels…) et ce n'est pas peu dire vu les efforts intensifs déployés par les corporations et le prix du mètre carré sur le sol nippon. De fait, les autorités sont dans l'ensemble satisfaites de l'existence de ces coins gris et noirs qui permettent à la fois de justifier l'existence de l'autorité tout en montrant du doigt les métahumains, les immigrés, les parias et autres marginaux.

Armement
Au vu de la législation extrêmement sévère en matière d'armes, la police japonaise est équipée de manière très légère selon les normes du sixième monde. A l'opposé, leur formation en matière de corps à corps est très poussée. Alors que la norme occidentale en matière d'équipement de patrouille dans uen zone Blanche inclut le pistolet lourd type Predator, le gilet pare-balles et le casque blindé, au japon, un pistolet de calibre moyen comme le Towa Type 13 (équivalent d'un Fichetti Security 500) est la norme avec un Taser, une électromatraque et une simple veste blindée (0/2). Les munitions APDS et autres ne sont pas employées la plupart du temps. Chaque voiture de patrouille possède un fusil à pompes mais dans les zones Blanches, il est chargé uniquement de balles Gel.

A l'opposé, dés que l'on pénètre dans une zone Grise, tous les officiers de patrouille sont armés comme des unités d'intervention rapide (fusils d'assaut, armures de sécurité, munitions APDS, pistolets lourds…).

Implants Cybernétiques
La  prédominance des corporations impliquées dans la matrice (Fuchi, Mitsuhama, Renraku…) ou le cyberware (Shiawase, Yamatetsu…) ont joué leur rôle non seulement au niveau militaire comme il était prévisible mais aussi au niveau policier. Ainsi, les japanacorps aiment à payer leur "contribution" à la police préfectorale sous forme d'implants craniens de communication. Dans une préfecture assez conséquente comme celle de Kobe, tous les agents de terrain sont équipés d'un Comlink d'indice 2 avec radio et encryptage de données d'indice 3. Quant aux agents de l'ANP ou les policiers préfectoraux des grandes métropoles comme Tokyo et Osaka, ils peuvent espérer non seulement un package complet Comlink/Radio/Encryptage d'Indice 4 mais éventuellement pour les sous-officiers et les gradés un ou deux "dons" supplémentaire du style Image Link, Datajack, Affichage Rétinien, etc…

Il y a aussi un certain nombre de départements de police opérant dans les zones grises et noires qui fournissent des Interfaces d'Armes à tous leurs agents de terrain mais généralement, le cyberware de combat est réservé aux unités d'intervention rapide de type SWAT. Les officiers de police ayant atteint le grade de Détective peuvent également sur leurs propres deniers s'acheter du matériel de ce type à condition bien évidemment de le faire dument enregistrer avec un numéro de série valable (donc, pas de récupération d'implants "au noir"…).