Officiellement, l'Empire se moque pas mal des croyances religieuses de ses membres. Dans la pratique, il est souhaitable de ne jamais faire passer ses convictions avant sa fidélité envers le régime impérial... bien évidemment, les tenants de certaines philosophies sont pourchassés à vue (les Chevaliers Jedi par exemple) alors que d'autres entretiennent parfois d'excellents rapports avec le régime politique central, quel qu'il soit.
Parmi les millions de races intelligentes qui peuplent la galaxie connue, presque autant de religions ont fait surface durant la lente évolution d'innombrables civilisations. La plupart ne se sont jamais étendues au delà d'un monde, voire d'un continent. Un grand nombre ont disparu ou ont changé et se sont transformées au point de devenir méconnaissables. Certaines ont doucement végété dans la sphère d'influence d'un peuple unique alors que d'autres ont lancées des croisades qui ont embrasé des dizaines de mondes. Une quantité incroyable de religions n'ont sans doute qu'un seul adepte, prophète auto-proclamé en quète de convertis alors qu'un nombre conséquent est parvenu à créer des états théocratiques ou les prètres administrent la vie de leurs fidèles à tous points de vue.
On peut
cependant à titre d'exemples tirer de cette sarabande galactique quelques
religions qui ont depuis un certain temps un retentissement à l'échelle de
l'espace connu et dont le crédo a été adopté par biens des races sur bien
des mondes ou qui ont marqué l'histoire de manière plus… originale.
L'Eglise
du Grand Cercle Sacré
Cette foi contemplative est basée sur la méditation et la recherche de
l'harmonie. Toutes les espèces intelligentes y sont admises. Le Grand Cercle
est basé sur la planète Monastère dans la Bordure Intérieure. Il se tient
soigneusement à l'écart de la politique galactique depuis des millénaires et
sa neutralité est bien connue. D'ailleurs, Monastère fut précisément choisie
par les dirigeants du Grand Cercle de l'époque parce qu'elle était totalement
à l'écart des routes commerciales existantes durant cette période ou la
Bordure Intérieure était encore mal connue et simplement appelée "la
Bordure". Le crédo du Grand Cercle est que si tous les ètres vivants de
la galaxie parviennent d'eux-mèmes à rechercher l'harmonie intérieure selon
les principes enseignés par l'Eglise, le "grand cercle" de la vie qui
englobe toute la galaxie sera réalisé et une nouvelle forme d'existence supérieure
sera accessible à tous. On peut considérer le Grand Cercle comme une idéologie
pacifiste et progressiste puisque la notion de croisade ou de conversion forcée
est à l'antithèse de cette idée centrale de communion des âmes. Le Grand
Cercle rejette toute notion de violence mème pour l'autodéfense ou la
protection d'autrui.
En dehors
de Monastère, le Grand Cercle a des chapitres un peu partout, presque
uniquement des temples-monastères dont les prètres assurent l'entretien et
cultivent les petites plantations. Divers ateliers ou services rémunérés mais
bon marché à destination du circuit économique local (viticulture, artisanat,
enseignement primaire, dispensaires…) complètent cela et assurent l'autonomie
financière de la plupart des chapitres. Les prêtres du Grand Cercle portent
d'amples robes jaune safran et le symbole de leur foi est un pendentif en forme
d'anneau doré. Lorsqu'ils prononcent une bénédiction ou se signent par piété,
les adeptes de cette foi ont coutume de faire un geste rapide de la main droite
(ou ce qui en tient lieu) afin de former un cercle vertical.
L'Eglise de la Dualité Cosmique
Le principe directeur de cette foi est que toute chose possède son
contraire et que rien n'est jamais vraiment "blanc" ou
"noir". Les bonnes intentions et les émotions négatives cohabitent
en chacun de nous et un individu n'est entier que s'il parvient à assurer une
cohabitation pacifique à l'intérieur de lui-mème. Dans l'absolu, aucune cause
aussi valable puisse t-elle paraitre n'est vraiment bonne ou mauvaise puisque
les causes résultent des idées d'être duels dans lesquels le bien, le mal, la
lumière, l'obscurité, la raison et l'instinct cohabitent plus ou moins. Le
Pancréateur qui est la source de toute chose est également double par nature.
Il faut se garder de voir les choses de manière tranchée et encore plus d'agir
dans ce sens... la Dualité Cosmique est souvent considérée comme une foi passéiste
et conservatrice ou le but final est de maintenir le statu quo entre les différentes
forces et pulsions qui tiraillent l'individu et les civilisations afin de préserver
un état d'équilibre idéal. Comme on peut le penser, durant les milliers d'années
de son existence, l'Eglise de la Dualité Cosmique a souvent considéré la
philosophie Jedi qui sous-tendait en partie l'Ancienne République comme quelque
chose de foncièrement "déséquilibrant".
Les prêtres de la Dualité Cosmique sont généralement vêtus de gris. Le blason du culte (souvent porté en médaillon ou sur une bague) représente un carré séparé en deux par une diagonale allant vers la droite, la partie supérieure du blason étant blanche, l'autre noire.
L'Eglise de la Dualité Cosmique n'a pas de centre administratif bien que les congrégations des Mondes du Noyau soient celles qui y détiennent le pouvoir au sein du Conseil Exécutif. Une quinzaine de grandes congrégations assument ainsi la direction du culte par le biais de réunions semestrielles organisées sur le monde de l'une d'elles à tour de rôle. La relative proximité des mondes du Noyau rend cela aisé mais assure aussi la main-mise administrative et idéologique des congrégations dirigeantes, la plupart des responsables de congrégations plus éloignées ne pouvant assister aussi fréquemment aux sessions du conseil.
La nature même de la Dualité fait que le culte est actuellement divisé en ce qui concerne l'Empire qui est (surtout dans le Noyau) un garant de stabilité tout en étant politiquement extrèmement orienté (hors, aucune cause aussi valable soit-elle n'a vraiment d'importance selon le dogme).
L'Eglise de la Dualité Cosmique possède une multitude de temples, d'abbayes, d'écoles mais subsiste essentiellement par les dons des fidèles et quelques propriétés foncières judicieusement acquises.
L'Unicité
Cette "religion" a été il y a peu publiquement dénoncée comme une
escroquerie galactique abominable. Ses "prêtres" sont tous membres de
la race des T'landa t'il, des cousins lointains des Hutts. Une faculté des
males de l'espèce leur permet de générer des ondes de plaisir intense qui
affectent les femelles de leur espèce mais également (de manière bien plus
efficace) la plupart des races humanoides de la galaxie qui développent en plus
très souvent une forte dépendance à cette impulsion. En batissant un faux
dogme et en parvenant à convaincre des gens crédules que cette sensation
physique (baptisée "Exultation" pour les besoins de l'arnaque) était
en fait une manifestation de la communion avec "l'Unique", les prètres
d'Ylesia eurent un grand succès durant une dizaine d'années. Des milliers de
gens de toutes les espèces se précipitèrent vers Ylesia pour demeurer auprès
des prètres et "communier" chaque jour. Les Tlanda t'il firent
travailler leurs adeptes dans des usines clandestines de raffinage d'épices,
les récompensant à coups de séances d'exultation et de charabia mystique. Après
quelques temps, la plupart des pélerins, mal nourris et totalement dépendants
de leur séance quotidienne de "communion" devenaient physiquement
trop fragiles pour les travaux délicats (le raffinage de l'épice demande
beaucoup de dextérité manuelle et se fait le plus souvent aux infrarouges pour
éviter d'activer certaines épices sensibles à la lumière). Ils étaient
alors revendus à des trafiquants
d'esclaves les distribuant à divers réseaux ou l'on pouvait les faire
travailler jusqu'à leur mort qui ne tardait pas à survenir par épuisement ou
contrecoup du manque (les mines de Kessel et un certain nombre d'établissements
"de loisirs" de la Bordure Extérieure ont selon certaines sources
recruté pas mal de main d'œuvre de cette manière).
A la suite de rumeurs, de
plusieurs raids menés par des groupes anti-esclavagistes sur Ylesia et des
efforts d'anciens pélerins parvenus à surmonter leur dépendance et à échapper
à l'esclavage, les candidats à l'exultation devinrent de moins en moins
nombreux et actuellement, seuls les vrais désespérés ou les gens les plus crédules
des planètes reculées sont susceptibles de fournir de la main d'œuvre à ce réseau.
Il existe malheureusement un grand nombre de "cultes" de taille plus réduite
qui utilisent divers moyens à des fins analogues.
Les
Trines
La doctrine Trine est plus une philosophie qu'une religion bien qu'elle s'appuie
sur un concept mystique : le droit du sang. Officiellement, elle a complètement
disparu aujourd'hui.
Les Trines apparurent il y a environ 1000 ans avant l'époque actuelle au sein de la noblesse galactique. Dans la presque totalité des civilisations ou ils existent, les nobles ont presque toujours à un moment ou un autre considéré qu'ils étaient la classe dominante par la gràce divine et que cela était donc l'ordre naturel des choses que cette situation perdure indéfiniment. Le mouvement Trine fut fondé par une minorité de nobles qui a l'époque considérait que ce genre d'attitude et l'inexorable décadence qui frappe toute civilisation trop stagnante ne pouvaient que provoquer des problèmes. Les Trines tentèrent de ressusciter l'idée (toujours présente dans la noblesse mais rarement appliquée) que ce pouvoir sur les masses devait s'accompagner de devoirs et de responsabilités. Selon les adeptes du Trine, la noblesse ne peut demeurer dominante que si elle remplit les rôles qui lui sont traditionellement fixés, à savoir non seulement diriger mais aussi protéger et juger. Les Trines montrèrent aisément que la plupart des membres de leur caste avaient abandonné ces devoirs aux Chevaliers Jedi tout en continuant à user et abuser de leurs droits.
Le terme de "Trine" vient du fait que selon la doctrine de ces nobles, la noblesse doit se reposer sur trois vertus cardinales sans lesquelles elle n'est rien : l'Honneur, la Justice et la Compassion. Sans ces vertus, un noble n'est pas un "noble" mais juste un profiteur ou un tyran et il n'est donc pas digne de la place qui lui est échue.
- L'Honneur : un noble a des devoirs et se doit d'avoir un comportement digne et intègre. On doit pouvoir se fier à sa parole et à ses promesses. Il doit être fier mais aussi modeste. Il doit honorer la mémoire de ses ancètres et la défendre parce qu'il leur doit son statut. Que ce soit pour défendre son domaine, sa réputation ou ses sujets, le noble doit agir avec courage mais ne doit pas faire preuve ni de témérité, ni d'inconscience car cela nuirait à son image dans le meilleur des cas et pourrait avoir des conséquences bien plus sinistres…
- La Justice : un noble doit rendre justice à ceux qui sont sous son autorité et ne doit jamais oublier qu'il n'est pas non plus au dessus des lois qu'il applique ou qu'il énonce. Il peut être un noble, il n'est pas un dieu et il n'est pas responsable de ce statut qui résulte plus des hasards de la naissance et des agissements de ses ancêtres que de ses propres accomplissements. Il doit donc agir au mieux dans l'intérêt de tous puisqu'il a été "décidé " qu'il ferait partie de la noblesse et que son titre seul ne lui donne aucune compétence ou clairvoyance particulière.
-
La Compassion : la dignité et la loi ne sont rien sans la connaissance
des autres, de leurs besoins, de leurs souffrances, en particulier de ceux qui
sont sous l'autorité du noble. Parce qu'il est né dans un milieu privilégié,
le noble ne doit pas oublier que cet état n'est pas donné à la plupart et il
doit veiller à défendre ceux qui sont plus démunis, moins instruits et moins
bien lotis par la vie que lui. Il ne doit pas faire preuve de cruauté et se
rappeler constamment qu'en cherchant à satisfaire un caprice bénin, il peut
causer de la souffrance à autrui.
Le mouvement Trine survint durant une phase de l'histoire ou la noblesse était des plus apathiques. Il provoqua pendant près d'un siècle un renouveau d'intérêt de la part des jeunes nobles pour la politique, l'armée, les grandes œuvres sociales et les hauts faits chevaleresques. Un certain nombre d'entres eux partirent dans des croisades idéalistes, aidèrent les Jedi, distribuèrent leurs biens et plus généralement causèrent pas mal de problèmes dans les anciennes familles… finalement, une bonne partie de ces jeunes gens idéalistes périt dans des aventures rocambolesques, se rangea ou finit par gouter au vin de l'amertume. Avec cela, certaines familles parmi les plus influentes n'y allèrent pas de main morte pour tenir leurs héritiers dans le droit chemin (bannissements, emprisonnements, modifications testamentaires…) et en l'espace de cent cinquante ans, les Trines ne furent plus qu'un souvenir. Certaines familles de planètes comme Alderande ou Chandrila portent encore le médaillon de cristal en forme de triangle et se réunissent pour financer des œuvres charitables ainsi que pour quelques cérémonies commémorant les héros de leurs lignées mais c'est tout ce qui reste de ce mouvement.
Les
Cultes de Dim-U
Cette religion est si ancienne que l'on en a oublié l'origine exacte et qu'elle
a connue tant d'avatars qu'il serait impensable d'imaginer une autorité
centrale unifiant cette foi. Pratiquement toutes les races comptent des adeptes
du Dim-U. Selon les préceptes communs aux multiples courants de cette religion,
l'univers est la création d'une entité bénigne et toutes les souffrances que
supportent les mortels ne sont que le résultat (direct ou métaphysique) de
leurs actions. Les adeptes du Dim-U considèrent que le créateur universel a
pour animal sacré le Bantha. En effet, de toutes les espèces animales qui ont
été transportées sur d'autres mondes par les colons de bien des races durant
des millénaires, c'est le Bantha qui est demeuré le plus répandu et le plus
utile. Le Bantha survit sous pratiquement tous les climats, son capital
génétique extrèmement stable et en mème temps adaptable lui épargne les
mutations les plus radicales qui mènent si souvent à des impasses génétiques
ou à des aberrations monstrueuses. Sa chair et son lait son comestibles par la
plupart des espèces sous une forme brute ou traitée, sa force et son endurance
le rendent précieux aux colons. Il est très résistant à un grand nombre de
bactéries et de toxines. Lorsqu'il est domestiqué, il est d'une douceur et
d'une fidélité à toutes épreuve et ses excréments eux-mèmes peuvent
fertiliser des terrains très variés pour que l'on y fasse pousser bien des
plantes.
Animal sacré de leur culte et symbole matériel de leur divinité, les adeptes
du Dim-U sont comme on peut le penser très affectueux et respectueux envers les
banthas. Sur le plan local, les rituels et les préceptes détaillés ainsi que
l'organisation du culte varient beaucoup, allant de doux pacifistes un peu
foldingues à des communautés rigides aux traditions enracinés dans de
multiples textes sacrés. Pourtant, les différents cultes de Dim-U ont plus
d'une chose en commun et les heurts sont presque inconnus. Tout d'abord, les
adeptes du Dim-U ont tendance à observer minutieusement le comportement des
banthas, domestiques ou sauvages, pour y trouver des présages et des
révélations. Ils sont les meilleurs experts de la galaxie concernant ces
animaux. Les communautés Dim-U ainsi que les adeptes solitaires sont presque
toujours non-violents et pacifistes. Nombre d'entres eux participent activement
à divers programmes de colonisation afin d'emmener avec eux leurs animaux
sacrés et multiplier ainsi les mondes ou l'on trouve des Banthas. Plus des
trois quarts des églises, chapitres, cultes, assemblées ou conclaves du Dim-U
ont adopté le baton de marche orné d'une sculpture représentant une tète de
Bantha comme symbole sacré.
Sur les mondes agricoles ou les colonies dans l'installation desquelles les Banthas jouèrent un rôle essentiel, leurs adeptes sont souvent considérés comme des sages ou au minimum des gens de bon conseil. Sur les colonies vivant essentiellement du commerce ou de ressources minérales, on a tendance à les considérer comme de gentils naifs et comme on peut s'en douter, leur foi est pratiquement absente de tous les mondes ultra-urbanisés et industrialisés. Cet état de fait et l'absence de hiérarchie centrale font que l'Empire se préoccupe rarement des cultes du Dim-U qui non seulement son plutôt passéistes mais aussi n'ont aucune influence auprès des mondes les plus importants.