Malgré
le démantèlement partiel du HoloNet, il existe encore beaucoup de réseaux de
communication planétaires, interplanétaires et interstellaires. Une catégorie
de criminels bien précise, les Slicers s'est vouée à forcer les protections
informatiques de ces réseaux pour collecter et revendre les informations de
valeur qu'ils contiennent. La plupart des Slicers sont farouchement
individualistes mais il existe aussi des groupes, fraternités et cellules
d'espionnage organisés autour de leurs activités. Et celles çi sont loin d'être
évidentes :
La
situation est compliquée par le fait que certains mondes ont des lois très
laxistes alors que d'autres sont extrèmement restrictifs et que les points
d'accès instantanés depuis un autre système stellaire sont faciles à
circonscrire : le Holonet (en lui-même physiquement et logiciellement très
bien protégé) et l'éventuel réseau subspatial local qui, s'il existe, n'est
pas non plus généralement accessible au grand public. De plus, un grand nombre
de systèmes stellaires n'ont aucun de ces deux moyens de communication
instantanée à leur disposition.
Grosso
modo, les pirates informatiques doivent donc opérer dans les limites d'une planète
ou de ses lunes. S'ils disposent d'un navire spatial ou de son équipement de
communication subspatial, ils peuvent espérer joindre des planètes proches,
voire les systèmes avoisinants, à condition d'avoir un délai dù à la
distance nul ou extrèmement réduit. De plus, si on met de coté les réseaux
de communication standardisés des institutions, gouvernements et corporations
interstellaires, le reste n'est a priori destiné qu'à un usage local et
rarement compatible avec des protocoles développés pour un autre usage local.
Les
bases de données de l'Empire et des autres organisations galactiques publiques
ou privées sont bien évidemment des cibles fort tentantes puisque leurs
protocoles internes sont standardisées et qu'elles disposent souvent de l'accès
au Holonet. En théorie, quelqu'un qui arriverait à pénétrer dans le bureau
d'un Gouverneur Impérial, à utiliser ses codes d'accès et à faire passer son
portable boosté pour le terminal d'origine pourrait aller vider des banques de
données impériales à l'autre bout de la galaxie mais dans la pratique, il
faudrait qu'il puisse disposer de dizaines d'autorisations et d'encryptages que
même ses logiciels ne pourront pas tous simuler et qui sont régulièrement mis
à jour. Le simple fait d'envoyer son nom d'un système à l'autre prendrait des
heures de travail dans le meilleur des cas.
Il
est bien plus économique, moins risqué et moins difficile de cibler ses
activités sur le réseau planétaire qui peut s'avérer très conséquent.
Ainsi,
la minorité des Slicers les plus réputés sont des gens le plus souvent sans
adresse fixe ou qui possèdent un navire. Ils se rendent sous un prétexte ou un
autre dans un système stellaire pour faire quelques opérations et soit s'y
installent pour devenir des spécialistes locaux, soit bougent rapidement vers
un autre système pour recommencer. Rien que les frais initiaux d'investissement
(navire spatial, programmes de slicing performants) et de maintien à niveau
question logiciel mettent hors course 99 % des candidats à cette lucrative
activité.
De
fait, beaucoup de programmeurs intéressés par l'accès illégal préfèrent
donc en rester à un niveau purement local ou doubler leur activité de pirate
avec une activité de chiffreur, réalisant (ou perçant) sur mesures les codes
du gouvernement local, d'une corporation, voire d'un syndicat du crime ou d'un réseau
clandestin…
Les
Slicers sont fondamentalement divisés en deux catégories : ceux qui accèdent
aux informations pour les redistribuer ou les revendre
et ceux qui y accèdent afin de les détruire ou les modifier. Dans
l'absolu, la frontière entre les deux est extrèmement ténue et la plupart des
Slicers ne ressentent pas cette division et font surtout en fonction de leurs goùts
personnels, de leur matériel et des opportunités. Malheureusement pour les
Slicers, rares sont ceux qui parviennent à exercer cette activité assez
longtemps pour s'enrichir. En effet, la civilisation galactique dispose en matière
d'intelligence artificielle de gigantesques ressources qui permettent au
gouvernement planétaire le plus insignifiant de mettre en place une politique
de contrôle de ses bases de données gérée par une demi-douzaine d'employés
et une cinquantaine de droids spécialisés, actifs en permanence et
parfaitement suffisants à l'échelle d'un monde de plusieurs milliards
d'habitants. Les institutions bancaires, les grandes compagnies
insterstellaires, les services de police etc… disposent de ressources encore
plus colossales à cet égard. Ainsi, l'accès à l'information est difficile
mais surtout l'ajout, l'effacement ou la modification de données sont rendues
très délicates parce que les droids vérificateurs procèdent à des
comparaisons multiples permanentes qui atteignent parfois des centaines de
milliers de fichiers par minute.
Exemple
de Slicers : les réseaux Bothans
La réputation d'espions intergalactiques de premier plan des indigènes de Bothawui n'est plus à faire et tient en partie à leurs groupes de Slicers. Les Slicers bothans peuvent être collectivement considérés comme le sommet de la profession, non pas en tant qu'individus doués mais en tant qu'organisation de renseignement électronique officieuse opérant à l'échelle de la galaxie. Les Clans Unis de Bothawui sponsorisent un grand nombre d'opérateurs en solo ou de petits groupes et possèdent des services de collecte et de traitement des données aux capacités impressionantes.
Lorsqu'ils comptent procéder à une collecte de longue durée ou une surveillance, les Bothans utilisent bon nombre de corporations, missions diplomatiques et particuliers comme couverture à leurs activités et ils font toujours en sorte que leurs agents passent par des intermédiaires d'autres races lorsqu'il s'agit d'opérations en dehors de leur sphère d'influence ou lorsque un contact direct est nécessaire. Ces intermédiaires ignorent tout des objectifs de leurs employeurs et les longues traditions bothanes en matière d'intrigue permettent de cloisonner efficacement les informations qui leur sont fournies.
Ainsi, les bothans eux-mèmes collectent depuis Bothawui ou d'autres mondes un certain nombre d'informations et utilisent un vaste réseau d'hommes de main pour assurer les facettes de leur activité les plus susceptibles de permettre de remonter jusqu'à eux. Sur Bothawui et les autres mondes leur appartenant, les bothans utilisent également leurs Slicers pour rendre plus étanches leurs bases de données et les contrôler.
Des
organisations comme le BSI ou les Renseignements Impériaux se sont largement
inspirées des techniques bothanes pour monter des opérations sur des mondes
non-humains ou leurs agents seraient trop facilement reconnaissables. Ainsi, ils
procèdent souvent par le biais d'opérateurs d'autres races et d'un groupe de
Slicers afin de constituer des cellules de renseignement permanentes sur les
mondes non-humains ou l'Empire est peu apprécié.