Les Derviches Seyugi

 

Six cent ans avant la fin de l'Ancienne République, plusieurs mondes du Noyau furent terrorisés par les mystérieux assassins aux manteaux rouges qui se faisaient appeler les Derviches Seyugi. Les cultes, guildes et sectes d'assassins avaient toujours fleuri parmi les anciennes et souvent décadentes civilisations du Noyau mais les Seyugi faisaient partie de cette minorité de groupes visiblement dotés de pouvoirs occultes. De fait, les Derviches possédaient une aptitude limitée envers la Force qu'ils avaient entièrement focalisée sur le mouvement et le corps à corps. Dépourvus des pouvoirs sensoriels ou télékinétiques des Jedi ou des adeptes du Côté Obscur, les Seyugi étaient par contre devenus de véritables machines à tuer dont les redoutables aptitudes aux arts martiaux étaient démultipliées par leur usage spécialisé de la Force.

Un Derviche au sommet de son art et armé d'une simple vibro-lame pouvait aisément anéantir une escouade de soldats entraînés armés de blasters s'il parvenait à arriver au contact et même les meilleurs lutteurs ou spécialistes du close-combat ne pouvaient espérer vaincre un Seyugi combattant à mains nues.

N'éprouvant aucun intérêt pour les considérations mystiques et fondamentalement désireux d'amasser des crédits, les Seyugi se firent rapidement connaître comme des tueurs à gages particulièrement chers mais aussi particulièrement efficaces puisqu'un seul homme infiltré dans un navire ou un immeuble et dépourvu d'armes pouvait aisément éliminer tous les autres occupants. On ne sut jamais qui avait fondé cette secte ni d'où elle était originaire mais elle suscita beaucoup de peur et d'animosité.

Comme il en va souvent avec les groupes dotés d'aptitudes à la Force, les Seyugi finirent par poser suffisamment de problèmes pour qu'à l'issue de quelques incidents isolés l'Ordre Jedi finisse par agir. Ils furent alors impitoyablement traqués et capturés ou éliminés.

Un chapitre des Seyugi basé sur la planète Recopia dans le Noyau comprit que les Jedi utilisaient la Force pour les repérer lorsqu'ils se servaient de leurs pouvoirs. Désespérés, les chefs de ce groupe qui comptait encore un bon millier d'adeptes dissimulèrent leur petite forteresse en se faisant passer pour de simples moines d'un ordre contemplatif. Quelques dizaines de Seyugi parmi les novices furent chargés de veiller à maintenir cette mascarade pendant que les centaines d'autres étaient placés en congélation carbonique et dissimulés dans un caveau secret sous le monastère dont l'architecture fut rapidement modifiée.

Quelques pots de vins et menaces plus tard, on avait oublié jusqu'à la présence d'un fortin Seyugi sur Recopia et près d'un siècle après leurs premières apparitions publiques, les Derviches Seyugi avaient cessé d'exister.

 

Choisir des disciples encore novices pour dissimuler le secret des Seyugi fut une erreur car pendant plusieurs générations, ces hommes durent s'immerger totalement dans leur rôle, attendant patiemment que les Jedi les oublient. Les archives et manuels des Derviches furent dissimulés dans des alcôves secrètes et les novices eurent de plus en plus de mal à transmettre ce qu'ils savaient au fur et à mesure que les plus anciens périssaient sans révéler ou se trouvaient certaines alcôves. Leur fausse religion attira des croyants en tous genres et finit par devenir une réalité pour les faux moines.

Finalement, lorsque Palpatine prit le pouvoir les descendants des Seyugi avaient oublié leurs origines et la présence de leurs frères congelés. Le petit monastère de Mallif Cove abritait désormais un groupe de moines excentriques, parlant à profusion des "fluctuations dans le champ d'énergie universel" et aux rituels aussi bizarres que futiles. Les Inquisiteurs Impériaux ne trouvèrent aucune trace de la Force parmi les moines vêtus de vert dont les croyances s'avérèrent inoffensives car ils n'avaient même pas d'influence sur les autres communautés de leur planète. Plusieurs descentes eurent lieu et certains moines furent accusés de sympathies rebelles et exécutés mais personne ne jugea nécessaire d'éradiquer un mouvement aussi ridicule par sa taille que par ses croyances.

Les moines de Mallif Cove poursuivirent leur vie comme à l'accoutumée et personne n'imagina jamais que sous leurs pieds dormaient depuis cinq siècles un bon millier de tueurs d'élite adeptes de la Force.

 

Attendant patiemment dans le froid de la carbonite que quelqu'un les réveille…