On peut les diviser en deux grands groupes : contrôlées par l'Empire (l'équivalent impérial des sociétés nationalisées) et indépendantes. Bien que les corporations contrôlées par l'Empire aient une structure et un mode de fonctionnement qui rappelle celui de leurs homologues privées, elles ne sont rien de plus que des atouts industriels entre les mains du Sénat, de l'Empereur ou de certains ministères ou agences de l'Empire. En tant que telles, ces corporations impériales malgré toute leur puissance n'ont aucun pouvoir réel mais donnent à ceux qui les contrôlent des moyens de pression et d'influence économiques considérables.
Il en va de même des corporations privées (les fameuses corporations indépendantes) avec cette "nuance" de taille qui est que ceux qui les contrôlent ne font pas partie des instances impériales …
Dés la fin du 20ème siècle et jusqu'à l'effondrement de l'Union des Mondes, le pouvoir détenu par les corporations indépendantes n'a fait que croitre et les analyses politiques les plus pertinentes montrent amplement qu'elles détenaient le véritable pouvoir dés la colonisation du système solaire. En fait, le Gouvernement Fédéral puis l'Union des Mondes ne servirent qu'à fournir aux corporations un cadre légal commun au sein duquel opérer. Par voie de conséquence, des termes comme "syndicat", "indemnités de licenciement" et "droits du salarié" ne figuraient déjà plus que dans les livres d'histoire à l'époque de la révolte des intelligences artificielles.
Le premier Empereur et ses fidèles qui formèrent les bases de la caste des nobles-sénateurs impériaux comprirent dés le début que la reconstruction ne pourrait se faire sans les corporations et que par voie de conséquence, elle entrainerait tôt ou tard une tentative par celles-ci de reprendre le pouvoir.
Afin de parer à cela et pour conserver le contrôle de la situation, le Sénat décréta rapidement plusieurs mesures visant à restreindre l'indépendance corporatiste, parmi lesquelles :
- l'interdiction formelle à une corporation de contrôler directement, indirectement ou officieusement plus de 50 % d'un marché donné tel que défini par la corporation elle-même sous réserve d'approbation des autorités impériales.
- l'interdiction formelle pour des corporations de se regrouper légalement en tant que "groupement représentatif", "syndicat d'industriels", "organisme de planification" ou toute autre forme d'union, association ou fusion qui ne soit pas uniquement basée sur l'acquisition du capital d'une autre corporation. Cette mesure permet donc les OPA et les fusions classiques mais vise à éviter la constitution de lobbies et groupes de pressions corporatistes
- l'obligation pour toutes les corporations opérant dans l'espace impérial de se soumettre à la législation impériale en matière de fiscalité, de droit salarial et de privilèges divers, sans délai ni dérogation
- l'autorisation pour une corporation de posséder des forces de sécurité à condition qu'elles ne possèdent aucune arme lourde, nucléaire, chimique ou bactériologique
- l'autorisation pour une corporation assurant la construction de navires interstellaires ou le transport de marchandises de posséder des navires armés à condition qu'ils répondent aux spécifications des navires civils et qu'ils ne possèdent aucun dispositif ou armement classé comme militaire
Ces mesures furent et sont encore l'objet de nombreuses tentatives de contournement dont une part non négligeable a lieu avec succès. Mais globalement, le système a assez bien fonctionné, suffisamment en fait pour qu'à trois reprises des corporations tentent de secouer le joug impérial.
- En 190 du calendrier impérial, la corporation Lindar Technosystems tenta de créer clandestinement une flotte spatiale afin de défendre un système stellaire ou elle pourrait opérer de manière indépendante tout en restant à proximité des riches systèmes voisins
- Dés 99 du calendrier impérial, plusieurs corporations des systèmes Rigel et Bételgeuse parvinrent à s'unir pour former le Cartel d'Orion et tentèrent en vain d'obtenir leur indépendance de l'Empire
- leurs descendants réussirent là ou ils échouèrent en 210 et l'Empire du accepter la sécession de Rigel, Bételgeuse et Bellatrix qui formèrent aussitôt la Confédération du Libre Echange
Actuellement, les corporations situées hors de la sphère de contrôle de l'Empire ne peuvent que se réjouir de la naissance de la Confédération mais les compagnies opérant dans l'empire ou dont le siège social se trouve sur un monde contrôlé par Terra sont un peu gênées aux entournures : les autorités impériales ont renforcé les contrôles de toutes sortes afin d'étouffer dans l'œuf toute volonté de suivre l'exemple des Confédérés et cela n'est pas sans retentissement sur les opérations habituelles des corporations.
En effet, depuis des siècles, espionnage industriel, chantage, kidnappings et liquidations sont des expédients employés par les corporations afin de surpasser la concurrence. Les corporations répugnent à ce genre de méthodes pour des raisons essentiellement liées à leur image de marque, d'autant plus que ces opérations les placent souvent en situation illégale vis à vis de la justice impériale. Cependant, les spécialistes des opérations clandestines sont parfois l'atout de la dernière chance et dans le monde des affaires, tout le monde sait bien que la réussite est souvent conditionnée par l'aptitude à prendre judicieusement des risques calculés …
Exemples de corporation opérant dans et hors de l'espace impérial
Azardi Advanced Space Designs
Azardi est le premier constructeur de navires spatiaux civils de
l’Empire. Ses chantiers produisent tous les types de navires transatmosphériques
depuis la navette cargo jusqu’au longs courriers interstellaires.
Gaiearth Corporation
La plus puissante multistellaire indépendante, Gaiearth
s’est constituée à l’époque de l’Union des Mondes par le regroupement de
plusieurs compagnies de petite taille spécialisées en ingénierie génétique, en
écologie planétaire et en terraforming. L’explosion démographique et
l’expansion humaine durant l’Union, sans parler des divers travaux de
préservation et restauration des écosphères dévastées par la Guerre contre les
Machines et la Guerre contre les Autres, ont permis à ce trust de devenir le leader
incontesté dans tout ce qui touche de près ou de loin au terraforming et à
l’écologie planétaire. Malgré la méfiance des autorités impériales,
celles-ci
sont également obligées de sous-traiter certains programmes de recherche ou de
modifications écologiques à ce puissant trust répandu dans et hors de l’espace
impérial.
Halo & Jones
Un des principaux fabricants d’armes de poing ou de
mêlée, Halo & Jones est réputée pour la fiabilité de ses produits et s’est
lancée en conséquence il y a quelques années sur le marché de l’arme lourde et
des armements pour navires spatiaux, avec un succès nettement plus réduit que celui de
ses modèles de poing.
Kuan Yin Defense Technologies
Une des rares corporations extérieures à l'Empire qui
soit parvenue à s'y implanter avec succès. Kuan Yin ("ciel serein" en ancien
chinois) est un des grands trusts planétaires qui fondèrent la colonie sino-japonaise de
Shin Tai. Statutairement, le président de Kuan Yin est ministre de la défense pour Shin
Tai dont 52 % des forces armées sont composées d'experts Kuan Yin qui fournit
pratiquement tout l'équipement des forces de défense planétaire. La plupart des
produits Kuan Yin sont comparables en qualité à ceux de leurs concurrents mais leur prix
est en moyenne légèrement inférieur. Le créneau ou cette corporation a rencontré le
plus de succès est celui des robots paramilitaires et de sécurité, notamment les
fameuses gammes Bushi, Rônin et Shogun. La planète Shin Tai n'est pas soumise aux
restrictions en matière d'intelligence artificielle et une partie conséquente des
bénéfices de Kuan Yin est réalisée par la contrebande de machines intelligentes vers
l'Empire ou leur vente à des mondes indépendants.
Listell & Downes
Un trust de moyenne importance qui fabrique des vaisseaux
cargos de petite taille répandus un peu partout. La fiabilité des produits L&D
n’a rien d’extraordinaire mais ils sont relativement bon marché et les pièces
de rechange sont faciles à trouver dans tout l’Empire.
Probelogic
Un concepteur de logiciels grand public qui produit près
de 60 % des logiciels de bureautique et de jeux dans l'espace impérial. Probelogic
fabrique aussi quelques systèmes informatiques mais n'a pas encore décroché un des
juteux contrats militaires impériaux.
Millenium Imperial Trust
Toute la Marine Impériale et plusieurs marines de mondes
associés sont équipés par cette corporation contrôlée par le Sénat Impérial. Des
versions bridées ou "allégées" des navires, armes et boucliers Millenium
Imperial Trust sont même vendus sur certains marchés privés ou à des puissances
indépendantes en bons termes avec l’Empire. Alors que la plupart des fabricants
d’armes souffrent d’une perte de qualité au fur et à mesure que leur
production s’accroit au delà du marché local, le M.I.T est parvenu au contraire à
s’imposer des standards de qualité rigides assurant une mise à jour et une
amélioration régulières de son matériel. Plusieurs firmes sont capables de produire
des navires ou des armements spatiaux de qualité supérieure mais certainement pas en
quantités aussi gigantesques. A l’opposé de sa production de masse, le M.I.T est
également le fabricant du gigantesque super-destroyer de classe Millenium dont seuls cinq
exemplaires existent actuellement à ce jour, tous incorporés dans la Marine Impériale.
Stellarcom
Stellarcom assure l’ensemble des communications
interstellaires entre les différents mondes de l’Empire ainsi que ceux possédant un
statut Associé. Les échanges planétaire ou intra-systèmes sont généralement couverts
par des firmes locales ou le gouvernement du système bien que Stellarcom puisse
également fournir ce type de prestations à ses clients dépourvus d’infrastructure
capable de répondre à leurs besoins.. Ce trust est partiellement sous contrôle des
autorités impériales, notamment la Marine, et ses réseaux de communication sont
rarement égalés tant sur le plan qualitatif que sur celui de la sécurité.
Xoniver Methan Trust
Les géantes gazeuses de nombreux systèmes stellaires
recèlent des gaz rares qui sont impossible ou trop couteux à synthétiser. Certains
servent de carburants pour des véhicules terrestres, d'autres sont utilisés en
médecine, en agriculture, en écologie planétaire ou comme refroidisseurs pour les
réacteurs nucléaires … Xoniver, le fondateur de cette corporation, a réussi il y a
quelques siècles un coup de maitre en investissant dans les diverses industries citées
ci-dessus ainsi que dans des chantiers orbitaux en faillite. De cette manière, le XMT
contrôle prés de 45 % de la collecte, du raffinage et de l'utilisation des gaz rares
que l'on trouve dans les géantes gazeuses.
Toutes ces corporations sont de véritables géants qui opèrent sur des dizaines, voire des centaines d'années- lumière. Généralement, elles contrôlent directement et indirectement la presque totalité du commerce et de l'industrie du monde ou elles ont leur siège social, voire de tout le système.
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