La Religion - le Japon Imperial

Situation générale : officiellement, environ 90 % des japonais sont shintoistes et près de 75 % bouddhistes. Comme on peut le voir, la plupart d'entres eux mélangent d'ailleurs sans problème divers rituels appartenant aux deux religions majeures. La grande majorité des fètes du calendrier japonais ont d'ailleurs un caractère semi-religieux. Ainsi, la plupart des japonais croyants assistent à des cérémonies shintoistes durant les baptèmes ou les mariages alors que les cérémonies funéraires bouddhistes sont les plus prisées. En fait, on peut considérer que la grande majorité des japonais sont adeptes des deux religions à la fois avec une préférence marquée pour l'une des deux.

Il est très important de considérer ce qui suit comme un résumé très simplifié et forcément inexact des deux principales religions japonaises.

Le Shintoisme
Le Shintoisme a longtemps été la religion d'état puisque l'Empereur est censé être d'ascendance divine. Hiro-Ito y renonça à la suite de la défaite de 1945 contre les Alliés mais le shintoisme d'état fut rétabli en 2006 et la nature divine de l'occupant du trône restaurée.

Lors de l'accession au trône de l'impératrice Mariko, les sages se sont penchés sur le fait qu'une femme puisse occuper le trône mais certains (croyants naifs ou politiciens avisés ?) ont fait valoir que la jeune femme était également kami pour les trois raisons suivantes :
- elle descend d'une famille noble ayant une lointaine parenté avec la lignée impériale elle-même divine
- elle est de sexe féminin tout comme la déesse Amaterasu (la déesse du soleil, divinité tutélaire du japon) et comme l'impératrice est depuis son enfance réputée pour sa beauté, sa gràce et ses bonnes manières, elle ne peut qu'être kami ou avoir été élevée à ce rang par la déesse elle-mème
- il y a eu un précédent célèbre : l'Impératrice Jingo (170 - 269) qui mena son pays et prit même la tète d'une campagne militaire contre la Corée

Ainsi, les traditionalistes nippons eurent la désagréable surprise de voir une de leurs propres croyances se retourner contre eux. Quand à ce qu'en pense l'impératrice elle-même, hé bien, elle se contente de sourire et de regarder par le fenètre de son jardin privé où une source claire joue avec les rayons de la déesse soleil…

Contrairement à la croyance populaire, le shintoisme moderne n'est pas une religion indigène du japon mais un amalgame de diverses croyances qui vit le jour durant le 17ème siècle  lorsque certains penseurs tentèrent justement de définir un mythe japonais face au confucianisme, au taoisme, au bouddhisme et au christianisme. Ce qu'a pu être le shintoisme avant cette époque demeure obscur pour le profane inexpérimenté que je suis. 

Les prêtres shintoïstes (miko) portent des robes cérémonielles blanches avec une haute coiffe noire facilement reconnaissable.  

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Le Bouddhisme
Le bouddhisme fut importé de Chine et de Corée en 552 de l'ère chrétienne et fut longtemps rejeté par les élites dirigeantes parce qu'il représentait une intrusion de la culture chinoise dans l'archipel. En fait, les japonais adaptèrent rapidement le bouddhisme à leur vision du monde et rejetèrent le reste.

Par la suite, le bouddhisme fut adopté par les classes dirigeantes (en particulier le bouddhisme-zen par les samourai) et à la fin du 20ème siècle de l'ère chrétienne, il comprenait 11 grandes sectes japonaises et un grand nombre de sectes secondaires et de mouvements plus ambigus.

Le bouddhisme-zen est le courant bouddhiste le plus connu des occidentaux mais pas forcément le plus pratiqué en asie. Il vise à atteindre l'état d'éveil, le Satori, par la méditation qui permet alors à l'esprit de Bouddha d'entrer dans celui qui médite. La forme de zen la plus répandue est le za-zen (littéralement  "le zen assis")

Les moines bouddhistes sont vêtus de robes marrons et portent un grand chapeau conique. On peut souvent les voir mendier à la campagne comme dans les grandes villes et cela fait partie de leurs obligations religieuses.

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Les Temples Japonais
Les temples japonais, qu'ils soient bouddhistes ou shintoistes, sont presque toujours installés au sommet d'une éminence, on y accède par un chemin balisé de portiques de bois rouge, les torii. De l'extérieur, la présence d'une corde de paille tressée accrochée au torii identifie le temple comme bouddhiste et son absence indique donc un temple shintoiste. 

Autres religions
En dehors du shintoisme et du bouddhisme le christianisme, l'islam et diverses religions et mouvements para-religieux postérieurs à l'Eveil sont présents au Japon mais l'intolérance et les liens étroits entre les traditionalistes et les autorités font qu'elles demeurent marginales. Dans la plupart des corporations japonaises, la branche nippone pratique une discrimination active envers les employés pratiquant des religions "non nationales". Par exemple, Shiawase a tendance a expédier systématiquement à l'étranger les personnes qui ne sont pas d'obédience bouddhiste ou shintoiste alors que Mitsuhama refuse tout simplement de les laisser atteindre des responsabilités élevées dans le consortium. Renraku semble plus tolérante, de même que Yamatetsu. Comme de juste, les corporations étrangères installées au Japon Impérial ont ainsi via la discrimination religieuse accès à un vivier d'employés potentiels à priori pas plus stupides que les autres, ce qui est encore un des effets pervers de la ségrégation puisqu'en l'occurrence elle favorise les adversaires de ses plus farouches partisans…

La Magie Japonaise
Comme partout ailleurs sur la planète, le Japon possède son content de mages hermétiques et d'adeptes physiques. L'influence de la culture chinoise a également produit son content de Wujen. Au niveau chamanique par contre, il existe deux courants principaux, les shintoistes et les bouddhistes. Dans une nation insulaire, structurée et traditionaliste comme le Japon, la presque totalité des chamanes sont membres d'un culte shintoiste ou bouddhiste et sont donc fondamentalement des prêtres. On est très loin des chamanes/shadowrunners d'amérique du nord. Il existe cependant des individus qui ne se contentent pas de rester dans leur coin, tout comme les légendes japonaises sont remplies de moines errants, un certain nombre de chamanes se sont tournés vers le voyage afin de promouvoir leur foi, de découvrir leur âme, de réparer les injustices ou de servir une cause matérielle un peu moins quelconque que les autres à leurs yeux. Il existe aussi un certain nombre de prêtres défroqués ou qui se sont tournés vers des formes de savoir incompatibles avec leur foi d'origine. Mais dans leur grande majorité (disons à 90 %), les chamanes japonais sont avant tout des prêtres installés ou des moines.